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Le simple fait d’évoquer la Patagonie éveille la curiosité des esprits ! À l’heure ou notre monde s’industrialise toujours un peu plus, les coins de nature sauvage se font de plus en plus rares, la Patagonie est à n’en pas douter en tête de liste. C’est donc ces terres mystiques que j’ai traversées dans un roadtrip de plus de 2500 km.
Venu en Amérique du sud pour skier, je suis au Chili depuis déjà trois mois lorsque l’hiver touche à sa fin. La douceur du printemps qui approche et la fonte des neiges vont me permettre d’entamer ma descente vers des terres plus australes. Je fais escale à Hornopiren, point de départ de la Carretera Austral, chez des amis qui tiennent une agence de tourisme North Patagonia et qui proposent aux touristes de découvrir la pêche et le trekking aux alentours d’Hornopiren. Je passe quelques jours chez eux le temps de partager de bons moments à table ou à l’occasion d’une pêche aux moules, de réviser le van (un VW T2 de 1980), de rassembler mes affaires et de faire les pleins (eau, gaz, nourriture, essence) avant de prendre le bateau pour rejoindre la Carretera Austral (R7), fil conducteur de ce roadtrip
Lorsque je descends du bateau et que je regarde autour de moi, hormis le minuscule quais sur lequel je me trouve, je suis entouré d’immenses forêts, une véritable jungle luxuriante, humide et d’une densité impénétrable ! Au dessus de cette végétation enchanteresse s’élèvent d’immenses glaciers que l’ont peut atteindre en quelques heures de marche. Une unique piste se fraie un chemin au milieu de cette nature sauvage jusqu’à Coyhaique, pendant environ 500 km. Il me faut près d’une semaine pour les parcourir sans jamais dépasser les 50 km/h. Durant tout le trajet les régulières perturbations fouettent d’un crachin, capable de venir à bout de n’importe quelle GoreTex©, la partie occidentale du sud de la Cordillère des Andes.
Plus la descente vers le sud se poursuit plus le climat devient sec. Un peu avant Coyhaique, le Rio Simpson : Un super spot de pêche ! Coyhiaque étant une ville d’environ 60 000 habitants je ne m’attarde pas, juste le temps de refaire les pleins : station essence, supermarchés… Je poursuis ma route en passant par le célèbre Parque National Cerro Castillo qui propose de nombreuse boucles de trekking ou VTT puis j’arrive au niveau du Lac General Carrera. Non loin de ses berges occidentales trône la célèbre « Capilla de Marmol » (chapelle de marbre). Ici peu de présence humain seule une petite bourgade Puerto Rio Tranquilo dont le nom donne ton. Dans cette nature préservée le roadtrip prend une pause de quelque jours. Je bois l’eau des lacs et des rivières et je mange le poisson pêché sur place. Les rares habitants du coin sont très accueillants et chaleureux. L’un d’eux me propose de poser mon van et de m’installer sur sa propriété et m’indique un excellent spot à truite !
Lorsque je passe la frontière à Chile Chico pour entrer en Argentine, le paysage se transforme peu à peu jusqu’à devenir aride et désertique. Je poursuis mon chemin sur la mythique Ruta 40, la Panamericana. Cette route traverse l’immense plaine, battue par les vents tempétueux, qui sépare la Cordillère des Andes de l’océan Atlantique. Le roadtrip en Patagonie prend une toute autre allure, les distances sont beaucoup plus importantes que coté chilien et les activités touristiques extrêmement restreintes voir inexistantes. Je croise ci et là de rares d’estancias (fermes) espacées chacune d’elles de plusieurs dizaines de kilomètres ainsi que les quelques espèces animales endémiques de la région comme les tatous et les guanacos.
Après quelques 600kms à longer cette interminable Cordillera, la route vire à l’Ouest en direction de El Chaltén, la Mecque de l’escalade et de l’alpinisme en Amérique du Sud au cœur du Parc National Los Glaciares. A quelques heures de marche, des sommets parmi les plus prestigieux de la planète: Fitz Roy, Cerro Torres, Torre Egger… Passionné d’outdoor, je ressens la force qui se dégage de ce lieu, et une attraction irrésistible pour ces montagnes mythiques !
Le Chili assure la concurrence (toujours très présente entre ces deux pays) avec son fameux Parc Torres del Paine à quelques dizaines de kilomètre de la ville de Puerto Natales. Malheureusement, malgré la richesse de la faune et la flore, la beauté des paysages et l’immensité de cet espace naturel, ce parc, très aseptisé et marchandisé, fonctionne essentiellement grâce au tourisme de masse. Le ticket d’entrée à plus de 35 €, l’hôtel de luxe édifié au milieu du parc, le traitement des déchets scandaleux, les chemins balisés à outrance, l’interdiction de sortir des sentiers battus ou de camper hors des camping sous peine d’amende !!! Vous l’aurez compris le Torres del Paine s’est transformé en pompe à fric et n’est pas vraiment pour moi digne de son titre… Je lui préfère au centuple son homologue Argentin Los Glaciares et son petit village de grimpeurs El Chalten.
Punta Arenas est la dernière ville chilienne du continent américain. La route se termine une cinquantaine de kilomètres plus au sud. De là part un sentier qui mène en 3 jours de marche au Cap Froward le point le plus au sud du continent américain. La randonnée qui serpente entre plages sauvages et forêts humides est magnifique. À mi-chemin un petit refuge non garder permet de s’abriter de la pluie et des vents tempétueux qui sont légion en Patagonie. De l’autre coté du détroit de Magellan, la Terre de feu rempli d’histoire et dont le nom provient des feux allumés par les peuples natifs à l’arrivée des colons. Ici pas de véritable ville chilienne mais sur la côte occidentale de l’île, coté détroit de Magellan, on peut observer les Pinguinos Rey (pingouins royaux) petits frères des pingouins empereurs. coté Argentin la célèbre Ushuaïa et le Parque National Tierra del Fuego. J’arrive finalement au bout de ce roadtrip en Patagonie et de la Panamericana à 17848 km de l’Alaska. C’est la sensation d’être allé aux confins du monde, dans un endroit isolé et reculé, où la nature prend le dessus.